John Franklin KOENIG (1924-2008)
Ses débuts sont étroitement liés à l’aventure de l’abstraction lyrique au sein de la galerie Arnaud. La guerre lui fait découvrir l’Europe, et en 1945 il fréquente l’Université américaine de Biarritz, tout en s’initiant parallèlement à la peinture. De nouveau à Seattle, dans l’Etat de Washington dont le grandiose paysage de montagnes et forêts, de fjords offre des similitudes avec celui de Scandinavie et du Japon, pays qui avec la France joueront un rôle déterminant dans son itinéraire.
Fin 1947, il expose à l’université de Biarritz ou il a suivi des études de décoration, de dessin et d’architecture. À titre d’ancien combattant, il bénéficie d’une bourse appelée la « G.I. Bill » et décide de revenir à Paris où il poursuit ses études à la Sorbonne.
Lors de sa première exposition à la librairie Sélection il fait la rencontre décisive de Jean-Robert Arnaud qui tient une librairie rue du Regard où il s’approvisionne en littérature contemporaine, et se trouve mêlé à l’avant-garde parisienne. Leur amitié débouche sur une association : en 1950 la librairie est transférée au 34 rue du Four.
Au printemps de l’année suivante, ils tentent l’aventure en transformant la cave de l’ancien bougnat, repeinte, en galerie où jeunes et méconnus pourraient exposer. Vouée dès le départ à l’abstraction « lyrique », « informelle », elle devient un des lieux privilégiés du militantisme artistique qui caractérise la capitale autour des années 50.
En 1952 il expose des collages à la galerie Arnaud et s’impose en moins de deux ans comme un des meilleurs « collagistes » aux côtés de Jeanne Coppel et Ida Karskaya avec qui il expose chez Arnaud en 1956.
En 1953 il renoue avec la peinture à l’huile et ses premières toiles, issues de ses collages, s’éloignent progressivement des formes géométriques dans une volonté d’échapper à l’espace plat par la profondeur des plans.
En 1956, l’ensemble qu’il présente à la galerie Arnaud « montre sa peinture dans un état de maturité étonnant ». Sa présentation jusqu’alors verticale se meut en rythmes horizontaux qui vont prédominer dans l’avenir. L’intensité de la lumière et l’éblouissement provoqué par les couleurs qui caractérisent ses oeuvres sont les conséquences visuelles d’un séjour au Mexquie qu’il fit en 1946. Il libère un lyrisme nouveau chez lui, et les voyages participent à sa création. Il y aura l’Espagne, la Suisse, la Scandinavie, l’Italie, l’Afrique du Nord.