Victor SIMON (1903 - 1917)
« Ma première toile… fut certes pour moi une entrée dans l’autre monde, une présence qui, à chaque instant, le dirigea vers des Conceptions repoussant la vie à d’autres systèmes qui plantent dans les profondeurs de l’infini (…) » écrit Victor Simon en 1974 dans « Forces Spirituelles », revue qu’il a fondé en 1947.
Né en 1903 à Bruay-en-Artois, fils de mineur, Victor Simon commence tôt à travailler à la mine. Il obtient un poste dans les services de comptabilité des mines, qu’il quitte en 1930 pour ouvrir un bistrot. En 1933, Victor Simon se met à peindre de grands formats, après avoir reçu une message de l’au-delà. Cette voix l’amène à réaliser sa première toile monumentale, de deux mètres sur quatre, intitulée « Résurrection » qui fut exposée au Salon des Indépendantes de 1935. Puis, il rencontra Augustin Lesage, qui vivait dans la même région. Comme Lesage, Victor Simon se met à peindre de grands tableaux aux motifs décoratifs et aux couleurs claires.
Victor Simon était avant tout un « homme spirituel dont la médiumnité s‘extériorisait d’elle même par la peinture » (Paul Duchein, Regards Éblouis, Rencontres d’art 2014). Le rayonnement de ses œuvres s’étend bien au-delà des cercles spirituels. Il s’appuie sur ses expériences personnelles pour réaliser ses compositions, où apparaissent des figures chrétiennes mêlées à des éléments d’autres religions, une sorte de syncrétisme religieux. Ses œuvres sont accompagnées par des ouvrages et des conférences sur le sujet du spiritisme, écrit et donné par Victor Simon lui-même. En 1947 il est nommé président d’honneur du Cercle de Spiritualisme Expérimental et Scientifique de Paris. La même année, il fonde le journal « Forces Spirituelles » dont il restera directeur jusqu’à sa mort. Il occupe ensuite de nombreuses fonctions en rapport avec le spiritisme, notamment président du Cercle d’Études Psychiques d’Arras en 1949, président de la Fédération Spiritualiste du Nord et délégué de l’Union Spirite Française en 1954. En 1968.il revient s’installer à Arras où il réalise sa dernière grande toile, la « Toile Jaune », en 1971, cinq ans avant sa mort.
Ses œuvres sont particulièrement rares. Elles font partie, notamment, de la collection du musée d’Art Brut de Lausanne.
En automne 2019, LaM Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, présente l’exposition » Lesage, Simon, Crépin : peintres, spirites et guérisseurs « .