Aristide CAILLAUD (1902-1990)
Né dans les Deux-Sèvres en 1902, avec ce goût de la terre et de ses racines paysannes, Aristide Caillaud monte à Paris en 1937 avec comme objectif, irréalisable à cette époque, de vivre de la peinture. Mobilisé deux ans plus tard, il est fait prisonnier, période pendant laquelle il se remettra à la peinture et au dessin. Malade au sortir de la guerre, la peinture apparaît comme un réconfort nécessaire, qui lui permet de retrouver goût à la vie. Pendant cette période, il réalise «Le prisonnier» (1946).
En 1949, il participe à la première exposition d’Art Brut avec Dubuffet à la galerie Drouin, une étape importante pour Caillaud. L’année suivante il expose ses tableaux chez Stiebel à la galerie Barreiro à Paris. En 1952 il se libère de l’influence de Dubuffet et réalise alors une œuvre d’inspiration religieuse sur le thème de la Vierge pour l’église de Jaunay-Clan.
C’est à partir de cette période qu’il suivra sa propre voie, en inventant son propre univers, composé de nature, de lumière et de spiritualité. La nature prend une place de plus en plus importante et le restera jusqu’à la fin de sa vie, mettant en avant des motifs importants comme le soleil et l’arbre. La religion catholique influence fortement ses oeuvres. : «Des religions, j’en avais pas mal quand j’ai commencé à naître. Je les ai toutes perdues pour en gagner une autre, la plus superbe, la plus merveilleuse, celle de la peinture». La religion catholique, néanmoins, a eu beaucoup d’influence sur son travail. Son œuvre est empli de paradis tout droit sortis de la Bible, mais ce sont hélas des paradis perdus, celui d’avant le péché d’Adam et d’Ève.
L’arbre qui revient continuellement dans son travail est celui de la connaissance, celui-là même que Dieu avait proscrit à Adam et Ève. Cet arbre est un totem de l’oeuvre de Caillaud qui l’a peint sans relâche.
Les couleurs de ses oeuvres sont éclatantes: des couleurs primaires associées à celles de l’arc-en-ciel, avec une prédominance des bleus, jaunes et rouges, le tout est allié à une technique remarquable de la part d’un artiste autodidacte.
Aristide Caillaud meurt à 88 ans en 1990 et reste une des grandes figures de l’Art Brut. Il fait régulièrement l’objet d’expositions en galeries et musées.